Tandis que pour faire face à l’épidémie de Covid-19 des vaccins ont été développés en un temps record grâce à la connaissance déjà acquise sur les coronavirus (durant l’épidémie de SARS en 2003, et avec l’apparition du MERS-CO en 2012), nos peurs les plus profondes rejaillissent : effets secondaires, développement de maladies, composants dangereux pour la santé. Nous allons dans cet article faire le point sur ce sujet hautement sensible.

 

L’Homme et sa santé

 

L’Homme et sa santé

L’Homme a toujours considéré sa santé comme son bien le plus précieux. À la Préhistoire et l’Antiquité, les hommes ignorent la cause et l’origine des maladies et les interprètent comme une malédiction des dieux. Nos ancêtres utilisaient alors « les forces de l’esprit » dans un but thérapeutique : la poésie, la musique, la danse étaient considérées comme d’excellents moyens de guérison. Au cours des siècles, les hommes ont acquis progressivement une certaine connaissance des plantes pour se soigner. Face à la propagation des maladies, l’homme se tourne alors vers d’autres moyens pour faire face aux épidémies de peste et variole.

 

Histoire et origine du vaccin

Histoire et origine du vaccin

Alors que le concept thérapeutique semble avoir été découvert au 18ème siècle, l’origine de la vaccination remonte à la plus haute Antiquité. Vers -430 av. J.C., le constat avait déjà été fait, lors d’une épidémie de peste, que les personnes atteintes une fois d’une maladie infectieuse ne retombaient pas malade. Ces dernières pouvaient ainsi sans risque soigner et rester au chevet des malades et des mourants. Ces personnes étaient immunisées.

À partir du 16ème siècle, la variole refait surface et décime la population. Vient alors l’idée, bien avant les expériences de Jenner et Pasteur, d’introduire dans le corps d’une personne saine du pus de pustule d’un malade à l’aide d’une incision, afin de le protéger. Ce procédé portera le nom de variolisation puis d’inoculation. Mais il est difficile chez les philosophes d’admettre les avantages de cette pratique radicale. De nombreuses personnes meurent suite à cette inoculation. La variole est vue certes comme un mal, mais l’inoculation est vue comme un mal encore plus grand. Des arguments religieux s’imposent à cette époque pour renforcer ce refus. Dieu est le seul maître du destin et vacciner consiste à parier sur une maladie que l’on pourrait éventuellement avoir. Cet acte est considéré comme présomptueux.

La vaccination telle qu’elle est connue aujourd’hui, fut développée par Jenner, médecin de campagne anglais qui tente la première inoculation en 1796. Sa découverte est un tournant et une révolution. Jenner avait remarqué que les vachers et les filles de ferme qui étaient en contact avec les vaches atteintes de la vaccine (la variole de la vache) développaient quelques pustules et ne contractaient plus la maladie par la suite. Il décide de prélever le liquide contenu dans une des pustules et de l’inoculer à un enfant sain. L’enfant va faire une première poussée de variole très légère et se rétablit rapidement et lorsqu’il est mis plus tard en contact avec la maladie, il ne la développera plus jamais. Il développa ainsi le concept qu’injecter une forme atténuée de la maladie peut empêcher le développement d’une forme grave. La vaccination était née. Ce succès amena les autres scientifiques à appliquer ce même procédé sur d’autres pathologies. Pasteur se penche sur le choléra des poules, le charbon des moutons et la rage pour l’homme en 1886. Gaston Ramon mit au point le vaccin contre la diphtérie. La voie était ouverte et le processus de vaccination s’est généralisé à nombre de maladies, malaria, tuberculose, rougeole, tétanos, rubéole…

 

La vaccination : un bénéfice individuel et collectif

La vaccination : un bénéfice individuel et collectif

Il est indéniable que chaque année la vaccination sauve des vies. Elle est bénéfique aussi bien sur le plan individuel (en protégeant les personnes vaccinées) que collectif (en évitant la propagation d’une maladie). C’est la couverture vaccinale globale par effet d’immunité de groupe qui protège l’individu.

Les débats autour de la vaccination ont toujours eu cours. Dès l’origine du concept au 18ème siècle, les plus grands esprits scientifiques s’opposaient. Bernouilli, pro vaccin, s’appuie sur le gain de survie future collectif (lien : https://www.afis.org/La-variole-de-l-inoculation-a-la-vaccination), tandis que D’Alembert fait valoir le risque immédiat individuel. L’intérêt du vaccin est en fait double car il s’agit d’un médicament protégeant chaque individu, mais administré dans un objectif de santé publique pour limiter l’incidence d’une maladie sur toute une population.

Alors on comprend vite que face à l’individualisme de nos sociétés, où l’intérêt collectif est fragile, courir le risque de se faire vacciner pour protéger l’autre, peut-être une motivation insuffisante. Aussi le rôle de tous et toutes en communiquant sur le bienfait des vaccins est majeur.

 

Pourquoi se faire vacciner

Pourquoi se faire vacciner

Le principe de la vaccination consiste à protéger une personne contre une maladie en stimulant son système immunitaire.

C’est d’abord une protection individuelle contre la maladie. Le vaccin contre l’hépatite B protège contre le cancer du foie, tout comme le vaccin contre la Papillomavirus (HPV) prévient le cancer du col de l’utérus.

Face aux maladies contagieuses, le vaccin apparaît aussi comme la solution pour empêcher la diffusion d’une maladie contagieuse au sein de notre population. Ainsi plus le nombre de personnes vaccinées augmente et plus le risque de cette maladie diminue. C’est un système de protection contre la maladie aussi bien pour les personnes vaccinées que les non-vaccinées.

Ainsi une maladie comme la variole a pu être éradiquée en 1980 complétement du globe par une campagne massive de vaccination mondiale menée par l’OMS.

Mais le vaccin est aussi une réponse contre la peur, contre tout ce qui serait une menace pour notre humanité. Les vaccins conçus scientifiquement n’ont d’autre but que de lutter contre des fléaux redoutés de tous.

Pourtant, force est de constater que ces vaccins qui à l’origine contribuaient à réduire « la peur infectieuse » se sont progressivement substitués en « une peur du vaccin » pour certains.

 

La mauvaise réputation des vaccins

La mauvaise réputation des vaccins

Malgré un rapport bénéfice-risque indéniable, une partie de la population en occident reste méfiante voire même rétive aux vaccins. La réticence à la vaccination s’est considérablement renforcée au cours de ces dernières années. L’actualité récente a mis en évidence les problèmes liés au rejet de la vaccination. L’OMS déclare que « la méfiance à l’égard des vaccins » est l’une des dix principales menaces à la santé mondiale (lien : https://www.who.int/fr/news-room/spotlight/ten-threats-to-global-health-in-2019 ). Mais à quoi est dû cette mauvaise réputation des vaccins ?

Au cours des siècles différentes croyances ou faits avérés se sont installés confortant les peurs de la population. La lutte contre l’infection par la vaccination était jugée de sorcellerie ou encore de fausse médecine, comme tout progrès de la science. La connaissance doit pouvoir contrer l’ignorance.

La médecine a montré :

  • Que le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) ne provoque pas de cas d’autisme chez les enfants. Mais sait-on que la rougeole, maladie souvent bénigne, est la troisième cause de mortalité infantile dans le monde et peut causer une cécité définitive ? Alors qu’avec une vaccination de tous et toutes cette maladie pourrait être éradiquée à son tour.
  • Que le vaccin contre la coqueluche ne provoque pas des lésions neurologiques par contre ce vaccin (ROR) est un virus vivant atténué et est contre-indiqué dans certains cas bien précis de déficit immunitaire connu.
  • Que le vaccin contre l’hépatite B n’entraîne pas la sclérose en plaques mais bien un bénéfice qui va au-delà de l’hépatite et protège du cancer hépatique.
  • Que le vaccin contre la grippe n’entraîne pas une paralysie faciale mais est bien réactualisé chaque année pour faire barrière à l’épidémie hivernale de grippe.
  • Que les vaccins n’augmentent pas les cas d’allergies et d’asthme, ne provoquent pas des cancers et ni de diabète de type 1.
  • Que les vaccins n’affaiblissent pas le système immunitaire mais au contraire le renforcent.
  • Si certains vaccins contiennent des sels d’aluminium, en quantité négligeable, ils sont facilement éliminés par l’organisme.
  • Et les nouveaux vaccins à ARN messager ne peuvent pas modifier le code génétique.

Mais cependant il perdure une inquiétude d’une partie de la population…

Les effets secondaires possibles sont connus pour de nombreux vaccins : fièvre, fatigue, frissons, douleur au point d’injection, allergie, maux de tête. Mais ils sont finalement d’intensité légère ou modérée, et transitoire. La balance entre les risques et les bénéfices pour votre santé sont – dans tous les cas de figures – en faveur de votre santé. Reste que chacun est propriétaire de son corps.

Concernant les adjuvants jugés dangereux contenus dans les vaccins, tels que les sels d’aluminium ou le thimérosal (dérivé du mercure), les études réalisées sur plus de dix ans de l’OMS et des agences de santé (EMA) assurent que les doses utilisées sont infimes pour un quelconque risque de toxicité pour l’être humain. Mais il est parfois difficile pour certains d’oublier les cas de lésions musculaires localisées provoquées par les sels d’aluminium.

Le plus souvent, les personnes qui refusent de se faire vacciner, remettent en cause l’efficacité et la sécurité des produits, des possibles effets du vaccin à long terme, de l’opposition à une industrie Big Pharma et les risques de développer des maladies. Ces personnes n’ont pas confiance dans les laboratoires pharmaceutiques et les autorités sanitaires face au manque d’information et de transparence de ces derniers et une défiance face à la médecine et les pouvoirs publics s’est installée.

Les prochaines années devront voir un effort de communication de la part des soignants au contact de ces personnes (médecins traitants, pharmacien de ville, infirmiers libéraux) pour dissiper la crainte des effets secondaires des vaccins et améliorer la perception par chacun de la gravité de la maladie, qui n’est pas la même pour tous les citoyens.

Les craintes quant à la vaccination ne reflètent finalement que la crise des repères et des valeurs de la médecine et de la société.

 

Immunité naturelle versus immunité vaccinale

Immunité naturelle versus immunité vaccinale

Seul le vaccin ou la maladie elle-même peut stimuler la formation d’anticorps spécifiques contre le virus ou la bactérie responsable de cette maladie. Alors est-il préférable de se faire vacciner contre la grippe ou de l’attraper afin que le système immunitaire développe naturellement ses défenses sur le long terme ?

Chaque année, nous apporte son lot de décès dû à la grippe et ce malgré l’existence d’un vaccin, actualisé chaque année, et de l’action des anticorps développés naturellement.

L’immunité est une réaction naturelle de défense de l’organisme contre des agents infectieux. C’est le principe même de notre organisme de s’immuniser pour mieux se protéger. Si la nature fait bien souvent mieux les choses que nous, dans ce domaine la médecine doit l’aider en particulier par la prévention (gestes barrières et distanciation physique) et la vaccination.

Il est dangereux de penser que le système immunitaire peut vaincre seul la maladie : la rage ou le tétanos, sont des maladies létales contre lesquelles nos défenses immunitaires seules sont impuissantes, alors qu’un vaccin a une totale efficacité, si administré au bon moment.

 

L’Homme et la médecine

L’Homme et la médecine

La meilleure des médecines, la plus efficace et la plus économique reste la prévention. Consulter son médecin pour rester en bonne santé devrait être une évidence. La société occidentale qui propose de consulter son médecin lorsque l’on est malade, s’oppose à la société orientale qui incite à consulter son médecin quand on est en bonne santé, mais surtout pour le rester. La médecine traditionnelle orientale repose sur l’idée de prévenir plutôt que guérir.

Cette relation entre le médecin et son patient est de tout temps un lien sacré, dans lequel aucune institution ne peut intervenir.

La médecine a beaucoup évolué au cours de ces dernières années. Le taux de morbidité chute, les épidémies mortelles ne dominent plus, les progrès réalisés sont énormes dans toutes les disciplines scientifiques, l’arsenal thérapeutique s’est enrichi, et pourtant, la maladie est encore bien présente dans nos vies. Aurait-elle pris une autre forme ? S’adapte-t-elle alors que tant d’efforts sont déployés pour l’endiguer ? A l’inverse, la mondialisation, le déplacement des populations, le réchauffement climatique contribuent à la progression de certaines maladies comme l’épidémie de SIDA, ou l’extension de la dengue et autres fièvres hémorragiques. La maladie n’est-elle finalement pas inhérente à la nature humaine ? Autant de questions qui planent au-dessus de l’Humanité.

 

Le meilleur vaccin pour l’homme

Le meilleur vaccin pour l’homme

Pour la survie de l’espèce, ne pourrait-on pas inventer un vaccin contre la bêtise, l’ignorance et l’indifférence ? Pas moins répandus, pas moins contagieux et pas moins dangereux pour notre espèce, qui dévore le lien social, sclérose toute humanité, atrophie les sentiments et nécrose la bienveillance.

Et si on inoculait à grande dose l’amour de l’autre, le partage, l’empathie, la compassion pour un monde meilleur. D’une grande utilité pour la survie de notre espèce, ce vaccin ne se périme pas, est toujours disponible sur le marché, possède un coût de fabrication minime et des effets secondaires néfastes inexistants. Il serait de santé publique que de le rendre obligatoire, et ce dès le plus jeune âge avec quelques piqûres de rappel au cours de sa vie.

 

Votre Equipe,
Avec la participation du Docteur Hervé RAFFIN

Credits photos: unsplash.com et pixabay.com